
Difficile d'imaginer le futur de la mode, tant les ondes de choc provoquées par la pandémie de Covid-19 perturbent tous les maillons de la chaîne, de l'ouvrière textile au Bangladesh à la boutique de luxe de l'avenue Montaigne.
Les incertitudes entourant l'hypothétique résolution de la crise sanitaire ont déjà suspendu nombre de commandes d'acheteurs désormais frileux, incapables d'augurer de l'automne-hiver alors que les modèles du printemps-été sont confinés.
Marché chinois en péril
Au début, le coronavirus était loin; il inquiétait un peu mais pas trop. Période-clé pour la mode, le mois de février est celui des défilés et des présentations, qui orchestrent les achats pour mettre en boutique l'automne-hiver dès l'été.
Les nouvelles de Wuhan n'étaient pas rassurantes pour deux raisons: la Chine est désormais un marché majeur du secteur du luxe, qui représente 35% des ventes, et de nombreuses marques y ont délocalisé une partie de leur fabrication. L'Institut Français de la Mode (IFM) estime que la Chine et Hong Kong comptent pour 27% de l'approvisionnement de la filière mode.