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    [#CONSOLAB] [ALLIANCE] | #Monoprix prêt à s'#allier avec le diable #Amazon ? | @BFMTV

    DE FREDERIC BIANCHI | BFMTV | http://bit.ly/2DPjlN7

    #Monoprix prêt à s'#allier avec le diable #Amazon ?

    Alors que Leclerc vient de révéler qu'il préparait une offensive anti-Amazon à Paris, Monoprix serait secrètement en train de préparer un accord avec le géant américain.

    Comment composer avec Amazon? Voilà la question que se posent tous les grands distributeurs en France. Alors que Michel-Edouard Leclerc vient de révéler sur BFMTV qu'il préparait une offre anti-Amazon à Paris, Monoprix semble prendre une voie différente en s'associant avec le géant américain. 

    Selon LSA, l'enseigne de centre-ville du groupe Casino négocierait avec les équipes françaises de l'américain pour figurer parmi les enseignes proposant leurs produits aux abonnés parisiens Amazon Prime. Une information que la direction de l'enseigne française qualifie néanmoins de "rumeur infondée" même si elle admet "qu'il n'y a aucun tabou à avoir dans le commerce actuellement et qu'il faut savoir faire confiance à ceux qui font les choses mieux que vous."

    En tout cas, si les discussions entre les deux parties s'avéraient exactes, cela permettrait très concrètement aux Parisiens d'acheter "chez Monoprix via le site ou l’application de Prime Now et se faire livrer à leur domicile en une ou deux heures" explique LSA.

    Lancé en juin 2016, Amazon Prime Now permet aux abonnés Prime (49 euros par an) de se faire livrer tous les jours entre 8h00 et minuit en moins de deux heures dans Paris et ses environs une sélection de produits alimentaires, high-tech, jeux ou encore beauté. Un service néanmoins payant sur lequel les équipes d'Amazon cherchent encore à trouver l'équilibre économique.

    En effet, au lancement d'Amazon Prime Now, la livraison en deux heures était gratuite et celle en une heure était facturée 5,90 euros. Mais le géant américain a discrètement augmenté ses prix il y a quelques mois. Désormais les clients Prime doivent s'acquitter de 7,90 euros pour une livraison en une heure (en plus de l'abonnement annuel de 49 euros) et de 3,90 euros pour la livraison en deux heures (gratuite au-delà de 40 euros d'achat).

    Monoprix, allier, Amazon

    Un pari osé pour Monoprix
    Pourquoi Monoprix signerait-il un tel accord avec Amazon? D'abord pour bénéficier de la logistique bien huilée et peu coûteuse de l'américain. Monoprix facture par exemple 8 euros la livraison des courses à domicile pour un panier inférieur à 99 euros quand Amazon la propose à 3,90 euros (pour une livraison en deux heures) voire gratuitement pour un panier à plus de 40 euros. Par ailleurs, Monoprix espère aussi profiter de l'immense audience d'Amazon pour mettre en avant ses produits. Avec 24,3 millions de visiteurs uniques par mois en moyenne en 2017, Amazon est de loin le site le plus fréquenté en France.

    Pour Amazon aussi, l'intérêt est évident. Il s'agit pour l'américain d'étoffer son offre alimentaire notamment dans le haut de gamme après avoir ouvert son programme à des enseignes comme Lavinia (vin), Fauchon (traiteur),  Bio C Bon (dans l'épicerie bio) ou Truffaut (jardinerie).

    Néanmoins si l'accord paraît pouvoir profiter aux deux, le pari semble bien plus osé pour Monoprix. D'abord parce qu'il s'agit d'un aveu d'échec sur la capacité de l'enseigne à proposer un service de livraison concurrentiel. Ensuite, parce qu'en passant par le site d'un concurrent, Monoprix ne va pas améliorer la fréquentation de ses magasins, nerf de la guerre de la grande distribution. 

    Amazon accepte de perdre de l'argent
    D'ailleurs jusqu'à présent s'associer à Amazon était le tabou ultime. En octobre dernier, la rumeur de rachat de magasins Monoprix par Amazon avait été fermement démentie par la direction. Surtout ne pas faire entrer le loup dans la bergerie, voilà la position des grandes enseignes françaises vis à vis d'Amazon et des géants du e-commerce plus globalement.

    Mais depuis quelques semaines, quelques verrous semblent avoir sauté. Monoprix a ainsi annoncé fin novembre un accord avec Ocado, le géant britannique du e-commerce alimentaire, pour mettre sur pied un entrepôt en région parisienne pour développer son e-commerce. Carrefour a annoncé en janvier un accord avec Tencent pour se développer en Chine ses ventes en ligne. Et là donc Monoprix à nouveau qui pourrait signer avec Amazon. "Tout le monde veut apprendre d'Amazon et notamment de sa puissance logistique d'où ces tentatives d'alliances, analyse un expert du secteur. Sauf que le secret d'Amazon c'est qu'ils acceptent de perdre de l'argent sur ces activités en tentant de se rattraper sur les énormes volumes écoulés. Quelle enseigne française peut se permettre ça aujourd'hui?"