DE SYLVAIN ARNULF | L'USINE DIGITALE | http://bit.ly/2nw6kAZ
#Blablacar se #rapproche (un peu) du #monde des #VTC grâce à une #mutualisation #accrue des #trajets
Rapprocher conducteurs et passagers en facilitant la mutualisation de trajets longue distance : c’est la mission que se fixe le géant du covoiturage Blablacar. Avec une fonctionnalité qui rappelle celle d’Uber Pool et autres taxis et VTC partagés.
Faire un petit détour pour récupérer plus de passagers et remplir son véhicule : c’est devenu une habitude pour les chauffeurs de taxis et VTC, depuis l’émergence de services de mutualisation de trajets comme Uber Pool, LeCab plus, G7 Partagé et autres AlloCab pool. Cela va-t-il aussi devenir la règle pour les conducteurs amateurs utilisant les applications de covoiturage ?
Blablacar va progressivement mettre en place un nouvel algorithme d’ici l’été 2018 qui permettra aux conducteurs de croiser plus facilement des passagers près de leur chemin pour des trajets longue distance. L’application va permettre aux utilisateurs de réserver des sous-segments d’un trajet plus long et multiplier les points de "départ / arrivée" potentiels croisés sur la route. Ils seront automatiquement dirigés vers des conducteurs qui passent dans la même zone. Une façon de mieux faire matcher offre et demande et d’optimiser le maillage existant. "Nous avons aujourd’hui 38000 points de départ différents lors de week-end de forte activité, à comparer aux 3000 gares ferroviaires du pays : ce chiffre va être multiplié avec ce nouvel algorithme", avance Nicolas Brusson, co-fondateur et directeur général de Blablacar.
TRANSPORTER LES PASSAGERS DE PORTE À PORTE, OU PRESQUE
L’application veut inciter ses utilisateurs (18 millions dans une vingtaine de pays au dernier trimestre 2017) à changer leurs habitudes. Blablacar parle de "changement de paradigme ", et a même bouleversé son identité visuelle pour l’illustrer. "85% de la population vit en dehors des villes, mais doit se rendre dans un hub de transport pour trouver un point de départ de covoiturage", constate Nicolas Brusson. Il cite l’exemple d’un habitant d’Evry voulant se rendre à Villeurbanne qui va spontanément taper 'Paris / Lyon' dans le moteur de recherche du site pour être sûr de trouver un trajet. "Ces utilisateurs doivent aujourd’hui se rendre à l’intérieur d’une ville, dans un point central pour en ressortir ensuite. Nous voulons leur permettre de partir de plus près de chez eux depuis un point intermédiaire, qui croisera le trajet d’un covoitureur".
Pour bâtir ce service, Blablacar devra connaître les points de départ et d’arrivée exacts des passagers, de porte à porte. "On veut que nos utilisateurs aient le même réflexe que lorsqu’ils entrent un trajet sur leur GPS ou réservent une course de VTC, en indiquant les points de départ et d’arrivée réels", explique Nicolas Brusson. C’est déjà ce que fait Blablacar avec son service de covoiturage domicile / travail Blablalines.
CONDUCTEURS ET PASSAGERS VONT-ILS SUIVRE ?
Tout l’enjeu va être de sensibiliser les utilisateurs fidèles du service à changer leurs habitudes sans contrepartie. Les conducteurs n’auront pas forcément envie de faire plusieurs détours (même courts) et les passagers vont peut être râler en voyant les temps de trajets s’allonger. Surtout que contrairement à Uber Pool et consorts, Blablacar ne promet pas de tarifs plus bas si les passagers acceptent de partager leur trajet : la société mise sur l’information en amont pour éviter toute frustration. Cela suffira-t-il ?