FROM VALERIE LEBOUCQ | LES ECHOS | http://bit.ly/2wrutLF
#Ikea passe au mode#collaboratif
Pour mieux coller aux attentes de ses clients, le leader mondial du meuble s’ouvre à la cocréation et à l’exploration de nouveaux territoires, comme la fête et la musique.
Un millier de cintres « détournés » de leurs usage initial par le studio Apax pour en faire consoles et paravents. Du mobilier transformé en bolides en chambre par Désormeaux et Carette pour accompagner les jeux vidéo... La Design Week fournit une occasion rêvée à Ikea, le leader mondial du meuble, pour démontrer sa capacité de renouvellement et mieux coller aux attentes des consommateurs. Le champion du design démocratique, qui concevait de A jusqu'à Z ses produits dans sa forteresse d'Almhult, a décidé de s'ouvrir en faisant, plus qu'avant, appel aux talents extérieurs. Collaboration avec des designers de renom - comme le britannique Tom Dixon qui a signé un canapé multifonctions - partenariat avec d'autres éditeurs de mobilier, inspirations recherchées du côté des « hackers »... Le tout sans hausse de prix puisque la sortie du catalogue 2018 s'accompagne, comme il se doit, de nombreuses promotions de rentrée.
« Nous avons toujours été ouverts aux idées des autres et à la manière dont les clients vivaient avec les meubles Ikea. Ce qui change c'est que nous voulons le faire savoir de manière plus systématique », explique aux « Echos » Marcus Engman, « directeur artistique » du géant suédois. A la tête d'une équipe de vingt designers « maison » et de six staggiaires recrutés chaque année dans les meilleures écoles de design, il coordonne le travail d'une centaine de « contractuels » recrutés sur des projets précis.
« Nous voulons être plus que juste Ikea », insiste Marcus Engman. C'est tout le sens du travail réalisé avec Hay, un petit éditeur de mobilier danois, donc haut de gamme, choisi pour sa capacité à « renouveler le style du design scandinave sans en trahir l'esprit ». Trois ans de travail pour aboutir à Ypperlig, une nouvelle ligne d'une quarantaine de pièces basiques, chaises, tables, canapés, rangements, fidèles à l'esthétique « scandi », allure spartiate, matériaux simples, bois, résines, le tout dans une palette assourdie de couleurs (vert sapin, gris, ciel...) aussi adaptées à l'intérieur qu'au jardin.
Après le mobilier, la déco et la cuisine, Ikea est prêt à ajouter des cordes à son arc. Comme le parfum pour la maison. Un sujet sur lequel Marcus Engman travaille avec le fondateur de Byredo, une marque emblématique de la nouvelle parfumerie de niche aujourd'hui dans le giron de Dyptique . La musique aussi inspire Ikea. Celle que l'on écoute à la maison et celle des festivals d'été, vrais moments de communion de groupe.
« Make it yours », c'est la nouvelle devise d'Ikea qui encourage ses clients à « faire sien » ses meubles en les personnalisant ou en les détournant de leur usage. Plusieurs manières de s'y prendre. Classique avec Bem's, un fabricant suédois de housses de canapés adaptées aux modèles Ikea. On transforme son salon sans casser sa tirelire et en respectant l'environnement.
Son objectif ? La mise en place d'un système « open source » où chacun, clients et/ou designers serait invité à apporter sa contribution.