DE JULIETTE RAYNAL | L'USINE DIGITALE | http://bit.ly/2yODdja
#Cdiscount équipe ses #entrepôts d'une solution #robotique #futuriste… et #tricolore !
Depuis trois mois, une flotte de sept robots circulent et grimpent aux étagères de l'entrepôt bordelais de Cdiscount. Développée par la start-up française Exotec Solutions, cette technologie de rupture va être déployée dans d'autres entrepôts du e-commerçant.
Amazon nous a habitués à voir des robots qui travaillent de concert en se déplaçant de manière autonome dans la zone de stockage d'un entrepôt. La prouesse technique d'Exotec Solutions est encore bien plus bluffante. Non seulement les robots de la start-up française sont capables de travailler en équipe au milieu des étagères, mais ils sont aussi capables de s'agripper aux racks pour grimper jusqu'à 10 mètres de haut afin de récupérer le bac de produits désiré. "Nous sommes passés d'un déplacement en deux dimensions à un déplacement en trois dimensions", se félicite Romain Moulin, CEO d'Exotec Solutions.
Cette technologie, baptisée Skypod, a séduit Cdiscount. "Depuis trois mois, notre système est entré en production chez eux", précise Romain Moulin. L'e-commerçant français a déployé ce dispositif robotique à petite échelle au sein de son centre logistique de Cestas, situé près de Bordeaux. Une flotte composée de sept machines se charge actuellement d'apporter une partie des références aux opérateurs pour qu'ils puissent reconstituer le panier d'achat correspondant à une commande. Cdiscount prévoit désormais de déployer la technologie dans ses autres entrepôts.
Grâce à Skypod, le site marchand entend gagner en productivité. Le dispositif permettrait d’améliorer la performance de la préparation tant au niveau de la cadence (400 manipulations de produits par heure, contre 50 à 100 manuellement) que du réassort (jusqu’à 100 références de produits rangées à l’heure).
Skypod permet également de réduire sensiblement la pénibilité du travail. "Dans une organisation manuelle, un opérateur peut parcourir jusqu'à 15 km par jour. Avec notre ancien système Exo (limité aux déplacements en deux dimensions, ndlr), la distance quotidienne parcourue passait à 4km. Et là, avec Skypod, nous sommes à zéro kilomètre", explique l'entrepreneur. Le dispositif implique que les opérateurs restent en dehors de la zone de stockage. "On peut ainsi créer des stocks beaucoup plus denses car cela permet de remplir l'entrepôt jusqu'au plafond", indique l'entrepreneur.
Quant au mode de fonctionnement, les robots se déplacent de manière coordonnée grâce à un logiciel de contrôle baptisé Astar. Celui-ci repose entre autres sur des algorithmes d'intelligence artificielle qui permet d'attribuer des missions aux robots. C'est cette brique qui s'interface avec le WMS (logiciel de gestion d'entrepôt) de Cdiscount. Pour se repérer et se déplacer de manière autonome, chaque robot est doté d'un scanner rotatif à l'avant. Chacun dispose également d'une carte préstructurée de son environnement. "Une fois qu'on a posé les racks, le système peut être opérationnel dans la demi-journée", assure Romain Moulin.
Autre avantage du dispositif : sa flexibilité. Le système se dimensionne selon les besoins du client et la flotte peut aller d'une petite dizaine de robots à 400 unités. "Notre système permet de gérer de 10 000 références à 500 000 références", précise l'entrepreneur.
Toutes ces caractéristiques séduisent. Exotec Solutions travaillent avec d'autres e-commerçants et retailers, dont l'identité reste confidentielle. Sa technologie s'adapte également aux lignes de fabrication de pièces détachées. La start-up compte aujourd'hui une vingtaine de collaborateurs et s'apprête à boucler une seconde levée de fonds de plusieurs millions d'euros pour internationaliser son activité.
De con côté, Cdiscount semble construire, brique par brique, son entrepôt du futur. Il n'est pas le seul à vouloir adopter les codes de la logistique 4.0. Le Groupe Casino (dont dépend Cdiscount) va utiliser la plate-forme logistique et les logiciels propriétaires du britannique Ocado, roi de l'automatisation dans le e-commerce alimentaire. Dans le cadre de ce rapprochement, un entrepôt de dernière génération devrait entrer en service en région parisienne d'ici deux ans. Monoprix sera la première enseigne du groupe français à s'appuyer sur ces technologies de rupture pour améliorer son activité e-commerce.